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La dernière vague
6 janvier 2016

Comme la vie est lente

Comme la vie est lente. Mon corps s’est brisé pour épouser tes formes, et maintenant face au ciel, il écoute la litanie des étoiles qui vibrent et rougeoient. La lassitude est immense ; L’histoire ne se finit jamais elle est une permanente question. Probablement…Les mains tremblent dans la plus grande des douceurs, il faut se laisser mourir tant qu’il en est encore temps, il faut aller sur la plage et quand on te dit « meurs », tu meurs ; c’est ça l’important. J’ai rêvé de la baignoire et de l’eau et j’ai retrouvé ce goût amer c’est étrange de s’en souvenir maintenant, les mains trop lourdes de sang entassement de veines ne peuvent s’élever vers ton visage et la tête lourde n’est pas assez bien pour ton esprit. Ecarquillez-moi les yeux jusqu’à ce que je comprenne enfin qu’il n’y a que la mer la mer immense au fond des regards la mer immense et vide le tourment la grisaille et le silence comme l’Après. Je voudrais pleurer de longues larmes rouges et chaudes pointues comme des couteaux comme quand les mains griffent le dos de Julia, aussi acérées et agressives, celles qui laissent des cicatrices. Je me souviens quand tu étais là et ça grondait, il s’élevait en moi le monstre dévorant du désir tout entier…et puis le vide et puis maintenant je ne sais pas, peut-être les yeux lourds vont-ils finir par se fermer il n’y a rien à faire il n’y a rien à dire, pas plus qu’avant.

 

Il y de courts enthousiasmes et d’interminables mélancolies.

 

J’ai couru dans les ruelles sombres dans la nuit avec l’imposante citadelle flottante dans le ciel, qui me regarde de ses phares et s’appuie telle un lourd bagage. La mer ne fait plus de bruit, et j’ai peur que la masse noire des armures ne se soit déjà abattue sur moi ; j’ai peur que déjà n’ait été prononcé le début de mon exil…Le souffle qui s’écrase sur moi quand tu m’embrasses est déjà beaucoup trop violent pour les mécaniques rampantes de mon corps, je crois que je ne suis pas encore prête, prête pour déplier les araignées mortes de mes mains, prête pour tendre mes lèvres mordues, il n’y a rien à tirer de toutes ces ficelles noirâtres. La nuit dernière, j’avais envie de lui envoyer à mon tour un petit message : « J’ai vomi, un papillon. », pour lui raconter, il était rouge et énorme, mais elle l’aurait écrasé, ce papillon, j’ai si mal de dire qu’heureusement qu’elle n’est pas là pour me voir. J’ai pleuré tous les soirs qu’il fallait, j’ai fait du mieux que j’ai pu, elle ne me voit pas tout rater mais elle me verra échouée sur les rivages gris et silencieux, sans pouvoir bouger sa loque de corps. Beaucoup trop d’yeux et pourtant rien à voir par ici.

Si seulement ce bruit incessant pouvait s’arrêter. Je vois l’os percer la peau, sortir doucement et flotter, les mains mortes ne se rejoignent pas. Laissez moi me vider lentement, je laisse mes mains là, elles vous attendent ; mais pour le moment, je ne veux que personne ne vienne contempler les orbites creux des milliers d’yeux qui coulent le long de tout mon corps, les miens nagent loin de moi…J’ai honte de moi je voudrais ne plus rien voir je voudrais que l’on arrête de me parler du jour au lendemain que l’on ne pleure plus je ne veux plus vous voir pleurer la vie est trop lente pour supporter vos pleurs je suis au bout qu’on m’achève enfin si tout ce qui arrive n’est là que pour me rappeler la douleur de la perte, les cous coupés à la racine les yeux foncés plongés dans le vague la mer qui ne me parle plus. Je n’entends plus rien. Tu aurais dû m’étouffer au berceau de ces sentiments affreux et inhumains j’ai eu tort de résister le sable aurait tout balayé je n’aurais même pas eu besoin de sauter par la fenêtre. Si tu savais ce que je suis devenue.

Je suis inutile. Va t’en. Arrête de t’acharner. Tais-toi et pars.

Comme l’espérance est violente.

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