mourning
Mourning
Mourning is denial – I kept on working, even more than usual
Even though I could not sleep at night
Thinking about bodily functions and how bodies rot
Fear holding me
Mourning is infinite sadness – I cried everyday in the sub
Face stayed blank in front of others
I did not tell much to people
Actually I did not tell anything to anyone
Mourning is loneliness – People could not handle my mother’s shroud
I had to carry it all by myself
In silence with my father we never cried together
Only once during the funeral
Mourning is apathy – I stayed calm and collected
Not being able to talk
I could not tell my friends about it
Life goes on without feeling it
Mourning is violence – I had nightmares all the time
I was sometimes struck by night paralysis
Always when I dreamt about seeing her again
And realizing that only death would reunite us
Mourning is emptiness – I looked around me all the time
In hope to see faces I love
But I only saw emptiness everywhere I went
Still now I can’t find anything
Mourning is perdurance – and acceptance
Infinite emptiness I accept you, I cherish remembrance
Some days I still dream about her and wake up shaking and crying
That’s okay
I am surrounded by people
That I am still able to love as I loved you
Not in the same way, and as empty as I am
I am still able to love, to love, to love
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We did not kiss goodbye.
The yes bulked out of her drunken eyes
And she said you are not that kind of girl
But I can’t.
I can’t.
We held hands all along but I can’t.
She said I will never forget you and I can’t
I can’t
I can’t
I’m so tired of girls looking at me
With their yes eyes and their yes hands
And their arms all around me
Searching for my touch looking through my eyes
Veiled eyes of apathy
Can’t unsee girls can’t look at them
I let them go
I let them go
Unwrap these fingers
I love your thighs and your hand on mine
I still have today a girl’s smell on my thighs
And it pleases me. I don’t want more of it
I don’t want more of your touches and kisses
And words
(I want you so much that I can’t kiss you
Will you be a tomorrow girl
Will you heal the wound
That opens each time you look at me)
Tomorrow you’ll be dead.
In six months you’ll be dead.
Open the wound –only.
The night of yes eyes is gone
I know they were here
But can’t stare back. Never could
When my lover still looked at me
I could not stare back and it was so painful
I want to come undone
And I can’t.
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22/04
Et parfois quand elle se rapproche je suis tout à coup frappée par la peur de ne plus savoir bouger et j’ai aussi peur quand elle se rapproche de l’homme, là-bas, j’ai peur que ce soit encore toujours la même chose
Pourtant,
Cette fois,
Il semblerait que non. Elle a les cheveux blond platine, un joli haut rouge, et des yeux probablement entre le vert et le marron –je ne peux pas bien les voir à cause des lumières stroboscopiques, et puis la plupart du temps elle les ferme en dansant, la tête levée. Moi je suis plutôt ridicule et je regarde un peu partout sans savoir pourquoi. Quand elle a les yeux fermés je la regarde un instant, avant de vite me détourner en comprenant l’étrangeté de ma contemplation. Comme d’habitude j’ai peur, j’ai peur, j’ai peur, je me sens seule, j’ai peur
Elle a son front contre le mien. Elle se rapproche, elle me tient je crois. J’effleure ses bras avec mes doigts, doucement, et puis je n’oublie pas de prendre de grandes inspirations, lentement. On se prend les mains, on sourit. Elle a l’air un peu gênée, aussi. Moins que moi tout de même. On s’éloigne un peu, on continue à danser, sourire, les gens ne sont plus trop là autour. Parfois je regarde l’énorme boule disco kitsch qui trône en plein milieu du plafond. Elle me sourit encore, je pense avoir l’air un peu perdu. J’aime comment elle me regarde. On sait toutes les deux ce qu’il va se passer, et pourtant, j’ai l’impression qu’elle prend le temps de me regarder. Cette tendresse –celle qu’on ne voit que rarement, et je me vois moi-même par le biais de son regard, transfiguré en immense miroir rassurant par la tendresse.
Elle revient, sa bouche entrouverte tout près de la mienne. Et puis on s’embrasse, c’est toujours un peu maladroit au début, finalement, on finit par bien s’accorder, et je retrouve cette certitude qui parfois s’enfouit si profondément en moi que je ne la ressens plus : elles ont toujours les lèvres plus douces. Quand on s’éloigne, je reste un temps abasourdie par la gêne, l’alcool et la surprise. Et je savoure une nouvelle fois le fait que moi, je suis une fille, et je peux embrasser des filles, et elles peuvent être toute proches de moi et me regarder avec cette tendresse de fille me regarder moi –qui oscille en permanence entre le moi fille et le moi androgyne. Je suis émerveillée. Je suis toujours, encore, émerveillée par tout ça, par ces yeux et ces lèvres de fille qui se posent sur moi.
Encore plus proche. Les bouches synchronisées, j’observe mes mains, qui tantôt voguent sur ses bras en les effleurant tout doucement, tantôt se rapprochent de son visage, pour venir le toucher, ma main légèrement appuyée contre sa joue, mélangée à quelques mèches de cheveux. Ses épaules, ses mains. Tout près encore, j’effleure sa hanche. Elle prend ma main, l’appuie fermement contre sa hanche. Je la tiens tout contre moi, je n’effleure plus. Elle m’embrasse, me tient cette main contre elle, parfois glisse sa main dans mon dos pour me presser contre elle. Elle met sa tête dans mes cheveux, dans mon cou, elle m’embrasse, y retourne, mordille mon cou avant de revenir de nouveau.
Ce qu’il y a : je n’ai plus peur, et puis même, je me sens bien tout est si coordonné. Ses regards, ses mains, tout me guide et me rassure. Elle s’arrête parfois pour me parler, me taquiner à cause de ma tenue totalement saugrenue dans une boîte où tout le monde est en t-shirt et moi affublée d’un gros pull noir. Et puis elle me regarde et me dit que même avec mon pull noir je reste la plus belle. Et je la regarde sans savoir quoi dire, pourtant elle rit, et je ne me sens pas mal de n’avoir rien su répondre.
Je sais qu’elle va bientôt devoir partir et moi aussi puisque le matin arrive. Malgré tout, elle a l’air de vouloir prolonger un peu tout ça, elle me dit quelques fois qu’elle doit partir mais elle reste et revient vers moi. Plus s’approche le moment du départ, plus les baisers deviennent profond, langue goût cerise noire, ma main s’appuie sur sa hanche sans y être guidée. Parfois, on est déstabilisées par les élans de chacune dans nos baisers, l’on se rattrape mutellement en glissant un bras rassurant dans le dos de l’autre, l’entourant en une étreinte. Ses mains à elle deviennent de plus en plus proches sans être insistantes : je veux je veux je veux. Et pendant que je l’entoure de mon bras en tenant son visage d’une main, elle attrape ma cuisse, remontre contre ma hanche, s’y arrête quelque temps, puis remonte encore en emportant une partie de mon pull avec elle jusque ma taille, qu’elle tient. Puis ensuite, elle lève sa main, la fait retomber le long de mon torse, en prenant soin de passer entre mes seins pour retomber sur ma hanche.
J’aime ses longues et langoureuses étreintes, mais j’aime aussi les moments où l’on se regarde, on rit vaguement et on ponctue nos discussions par de légers baisers déposés avec complicité sur les lèvres de l’autre. Je trouve l’harmonie dans ce balancement entre sensualité et complicité –là est la tendresse. Vient le moment de départ, je l’attends à la sortir, les mains tordues nerveusement par toujours cette question de comment dire au revoir, un signe de la tête, de la main, une bise un baiser ? Encore une fois, je suis surprise par son front contre le mien. On se regarde, elle m’embrasse, on est interrompues, on rigole et on sourit quand nos lèvres se rencontrent encore. Je profite une dernière fois des lèvres cerise noire, et quand on se sépare finalemnent, nos mains se tiennent jusqu’au moment précis où elles sont finalement obligées de laisser l’autre partir.
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Mon ombre endeuillée ne connaît aucun répit
Tout le temps je porte le visage de celle qui est partie
Celle qui morte me colle à la peau
Eloigne les curieux repousse ceux qui pourraient m’aider
Vous êtes tous partis sans pouvoir supporter son reflet
Je me revois pleurer seule paralysée dans ma chambre je me revois quand elle est apparue pleurer encore seule toujours ce même isolement mordant enveloppée dans du rien j’ai longtemps pleuré
J’ai culpabilisé seule pour les antiques étreintes des étoiles rouges leur chaleur illusoire brûlante nous nous sommes aimées démembrées tes mains raclent encore la baignoire
Tous ces corps de femmes qui se sont agglutinés dans la baignoire et qui jamais n’ont pu être évacués par les poignets par les jardins
Plus jamais
Dans la confusion d’une angoisse par delà l’appel d’une nuit de novembre je dois reconnaître une présence toute bleue encore
Plus jamais je ne me cacherai pour pleurer seule sur la culpabilité des mains de femmes plus jamais je n’essaierai d’en finir avec cette tête peuplée d’amantes c’est la fin d’un combat c’est la fin du papillon rouge craché à ma figure c’est la fin
Linceul des solitudes
Je prends ta main sans crainte.
Papa,
Elle sera toujours morte.
Et les amantes, les chats noirs et tigrés,
Tous toujours morts.
Mais moi,
Moi je me tiens devant toi et je te dis ce qui me fait.
Je te dis ce qui a torturé mon adolescence,
Ce qui a formaté ma solitude
M’a si longtemps mise en deuil de moi-même ;
Et finalement je reviens,
Et si les morts sont immuables
Je reviens toute entière
Et soulagée. Dans cet immense soulagement
Il ne nous reste plus qu’à vivre,
Encore longtemps et paisiblement
Entourés des chats et des souvenirs.
C’est vertigineux
La perte
Tout à coup les cloches sonnent, de la petite fenêtre dorée sort une forme, un gisant
Mécaniques fantômatiques tous se mettent en marchent, et les habitués regardent nos visages effarés nous abrutis la bouche pendante
Déjà la fin et je n’ai déjà rien vu
Elle me dit : approche-toi, viens regarder et ouvre son haut dévoilant un sein immense et gris je détourne les yeux et les donne à celle qui m’est plus familière
Elle ne les prend pas et me dit seulement que c’est bientôt pour elle aussi et mes yeux en moi-même je regarde cette veine grise palpiter et entourer son visage
Mamanmamancommentçac’estroptôt –les gisants continuent leur chemin vaisseaux errants
Tout se fige, c’est l’heure
Des larmes ruissellent entre les dalles
Puis des cendres viennent les remplacer
Je suis là
Et tout ce que j’ai avec moi
Les cendres coulent
Une lune tourne frénétiquement autour de Saturne
Il n’y aura plus rien
Je vous vois ruisseller j’aimerais ruisseller comme vous
Je me viderai de mes larmes sur le plancher froid
Si je peux rejoindre le flot paisible de votre fleuve
Votre mer grise comme vos veines et vos seins
Ceux qui vous ont attrapées à la gorge
Mon amour, ça ne va jamais mieux
Je vais-je vais-je vais-je vais
pourrir là sans cendres où me vivre
la tête furieuse de ma mère en exil en moi
ça ne va jamais mieux
je vais saigner pour couler le long du cimetière
le long des fleuves jusqu’à la mer
sans jamais rejoindre celles que j’ai perdu
et alors ça n’ira jamais mieux
and im afraid not to please you and im afraid of all the dead bodies wrapped around me
they played never have I ever and that’s when you left me
void of the unsaid
I don’t want you to leave me I will do my best and I try each day to forget the scars falling like flakes
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and in my dream we all have a giant scar on the left arm that is just about to open…at any time…at any moment…each of us…
Love : you can’t help me
Selfharm : I don’t want you to be wounded
Man : I will catch women in bathrooms to wound them
Women : I will be wounded
Timeless : You’re all be wounded
Selfharm : I will fix everyone
Timeless : fix it on the other side. Girls with scars are waiting for you to bury them
on that first day she hid herself in the sheets so I could not see.
Selharm : I can’t see time
Love : I’m drowning
Women : deathrays coming from above
Man : everyday is the same day
Women : find her
Man : she’ll come to me
Timeless : meet her on the other side
Selfharm : I am not myself myself is dead
Love : you can’t see me
Selfharm : I don’t know where I am
on another day I came home at 4 am. i was not drunk anymore. I looked in the mirror and I collapsed and I woke up minutes later on the bathroom floor.
Love : you won’t you would not im tired of finding
Women : she will say it ! say it
Man : make her silent
Timeless : what did you find Love ?
Selfharm : I don’t remember what she found
Love : I found myself with a plaster
Selfharm : I did it myself
Women : say it for everyone
I woke up on the bathroom floor with a bleeding shoulder and a knife and I went to sleep
Love : next to me next to me next to me
Selfharm : it was an accident
Man : she deserved it
Women : she did not mean it
Timeless : I can’t see you anywhere on any side
Selfharm : I was never here
Love : you cried way too often in front the mirror
Selharm : I don’t cry I’m not here. I’m dead
I did not feel anything at this moment. However it hurts afterwards
Selfharm : I don’t find this that ugly though
Love : I want to be blind
Women : you should hide it
Man : you should hide it
Timeless : you are here.
Selfharm : I can’t hide it there are scars everywhere
Timeless : Talk to me
Selfharm : how to talk with a dead mouth
Timeless : where was the knife
Love : nowhere
Selfharm : I think it is happening again it is opening again
I used to hide a knife from the kitchen in the bathroom, wrapped in a towel, closer to my room, in case of-
Love : Someone has it now
Man : what a shame
Women : what an horror
Selfharm : it is clean
Timeless : is it
Selfharm : I must have cleaned it
Each time I would go to the bathroom to clean the wound and the knife, and stick a plaster on it.
Selfharm : how to say it
how to talk about it
I don’t talk about it
I’m scared and ashamed
(I want no pain anymore)
Love : I still remember you sitting on the couch looking right to your two opened wrists
Selfharm : I’m sorry and I don’t talk about this it never happened.
Love : I still remember you going to class with a huge red wound on your left arm
Selfharm : I feel guilty because this is why you left me.
Love : I still remember you dancing in that black dress with that thought in your mind.
Selfharm : You cried and it made me stay with you.
Love : I still remember you wearing gloves in spring to hide your wrists.
Selfharm : You were too beautiful to hurt yourself too I felt it breaking my heart.
Love : What will you do ?
what i fear the most is that today i still get the logic behind all this and self harm still appear as a solution for me, in case of-
and im afraid
i want no pain anymore