Penser à réarranger le temps
Réarranger le temps
Renverser le pourpre
Un cœur séparé brisé réparé
Ris de l’oubli
Anesthésie
La ligne de notre temps est impossible à tracer, mon amour
Elle se courbe, se replie, sans retour
Notre début et notre fin indistincts
S’amusent à s’entrelacer comme nos mains.
Ton corps encore chaud est tout à coup si froid
S’il on retourne le sablier et que l’on laisse courir mes doigts
Ton corps m’est tout aussi inconnu, incongru
Je n’avais pas demandé à être dévêtue.
(et si mes yeux disent le contraire, écoute-les : c’est à eux qu’il faut obéir)
L’attente à rebours reste l’attente
Le corps immobile sur le plancher froid
Ramasser les derniers bouts de moi
Entendre les oiseaux qui chantent (le glas).
L’été est cruel, pervers et joueur
Je te vois contre d’autres corps en sueur
Une bouche immonde contre la tienne vient le commencer
Des lèvres douces qui t’effleurent viennent le terminer.
Et toujours tu reviens tout près, juste là
Au creux de mon ventre qui se tord
Contre la bouche qui me mord
Je me noie.
Changer l’ordre du temps n’y fera rien, tu es le cycle infini qui régit mes saisons, le fil qui muselle les battements de mon cœur.